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Faire parler
les objets

Retracer l’histoire de la Wallonie peut se révéler complexe. Les peuples qui y habitaient avant la conquête de la Gaule n’écrivaient pas et n’ont pas pu raconter leur histoire avec leurs mots. Nous ne les connaissons qu’au travers des récits des civilisations qui les ont rencontrés, comme les Romains. Peu fiables, ces textes doivent être étudiés avec précaution. 

En plus de ces écrits, les archéologues s’appuient sur les objets trouvés lors des fouilles. Mais ceux-ci sont muets ; il faut interpréter les messages qu’ils transmettent. Trop souvent, ces objets sont enlevés de leur contexte de découverte, privant ainsi les archéologues de nombreuses informations. 

Imaginez qu’un archéologue dans 500 ans trouve un chargeur de téléphone. S’il le découvre à côté d’un téléphone portable et près d’une prise électrique, il fera facilement le lien entre les objets. Si le câble est isolé de son contexte, il devient beaucoup plus complexe de l’interpréter correctement. C’est exactement le même problème pour les objets archéologiques. 

De plus, ces objets ne sont qu’une image partielle de la réalité d’une époque. Seule une fraction de tout ce qui a été créé dans une période donnée nous parvient. Les éléments issus de matières organiques, tels que le bois, les restes humains ou la nourriture, se dégradent plus rapidement que ceux en matière minérale. C’est pour cette raison que nos musées sont remplis de poteries et non de tissus. 

Les archéologues ont donc peu d’options pour comprendre notre passé, mais chaque objet trouvé devient une chance de plus de connaître nos ancêtres. 

DALL·E 2024-09-26 14.42.55 - A hyperrealistic top-down view of several broken fragments of
DALL·E 2024-09-26 14.42.55 - A hyperrealistic top-down view of several broken fragments of

De trouvailles en hypothèses

Entre 1904 et aujourd’hui, l’archéologie et ses techniques ont évolué. Pour déchiffrer les chantiers du début du siècle et les problèmes qu’ils amènent, il faut d’abord comprendre comment l’archéologie fonctionne. 

L’archéologue est bien plus un scientifique qu’un aventurier. Oublions donc les Indiana Jones, Lara Croft et autres professeurs Layton. Fouets, chapeaux feutres et armes savamment cachées doivent laisser place aux papiers millimétrés, théodolites et autres attirails scientifiques. Bien moins sexy, mais diablement plus efficace pour étudier un site. 

Adieu aussi les conclusions hâtives que ces récits d’aventures véhiculent. Non, il ne suffira pas d’un regard pour comprendre un endroit, mais des mois voire des années. L’archéologie est une science de précision. Chaque objet enlevé d’un site doit être enregistré, daté et étudié. L’archéologue fouille couche sédimentaire après couche sédimentaire, faisant des relevés à chaque étape de son processus. 

C’est en se basant sur ces données que l’archéologue peut donner une interprétation. Car oui, l’archéologie consiste aussi à construire des hypothèses quand personne n’est là pour témoigner directement. Certaines forment un consensus scientifique, d’autres divisent et sont constamment réétudiées. 

En 1904, bien que la distinction entre fait et interprétation soit déjà faite, les fouilles sont malheureusement moins consciencieuses. L’archéologie s’apparente alors beaucoup plus à une chasse aux trésors et aux beaux objets. 

Les archéologues de l’époque pratiquent régulièrement des “excavations arbitraires”, une méthode de fouilles qui mélange les différentes couches présentes dans le sol. Pourtant, chacune d’entre elles peut représenter des périodes différentes. Ne pas les séparer les unes des autres fait perdre de précieuses informations qui, malheureusement, ne pourrons jamais être retrouvées.  

DALL·E 2024-09-23 09.07.01 - A hyper-realistic digital drawing depicting the archaeologica
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